BUJUMBURA, 2 oct (ABP) – Le ministère de la Justice, de la Protection civique et Garde des sceaux a organisé mardi le 2 octobre 2018, à Bujumbura, la rentrée judiciaire, édition 2018-2019, sous le thème : « Une justice saine, un pilier du développement ».

Le chef de l’Etat burundais, M. Pierre Nkurunziza (photo : au milieu) a, dans son discours de circonstance, indiqué que la rentrée judiciaire 2018-2019 est une occasion de s’autoévaluer et voir comment travailler au cours de cette année qui vient de débuter.

Revenant sur le thème de cette année, le chef de l’Etat a fait savoir que la justice est importante et est sans doute source de paix et de sécurité, qui sont le socle de l’accomplissement des plans de développement. La justice est le chemin

menant vers le développement, a-t-il dit, précisant que la justice n’est pas un métier comme tant d’autres.

Le chef de l’Etat a salué les réalisations du ministère ayant la Justice dans ses attributions. Il a, entre autres, cité la mise en application du plan national de faciliter les gens et spécialement les vulnérables à approcher la justice, la décentralisation, la lutte contre la corruption et la malversation des biens publics, etc.

Le président Nkurunziza a mis en garde certains juges et magistrats qui se laissent entraîner par la corruption. Il a prodigué des conseils à tout employé du secteur de la Justice de travailler dans le but d’éviter tout acte pouvant salir cet organe. Il a demandé à tout un chacun de dire non à toute personne qui pourrait tenter de diviser la justice burundaise. Selon lui, si la justice burundaise est divisée, le pays sera lui aussi divisé.

Vue partielle des invités aux cérémonies de la rentrée judiciaire

Le chef de l’Etat a également demandé aux personnels du domaine de la Justice de multiplier des entretiens avec la population pour lui faire comprendre la façon dont la justice travaille. Pour M. Nkurunziza, la justice doit avoir une grande part dans la consolidation et la protection des familles car, a-t-il estimé, elle est la base du pays.

La ministre ayant la Justice dans ses attributions, Mme Aimée Laurentine Kanyana (photo : à droite), a fait savoir que la présence du chef de l’Etat dans ces cérémonies est un signe éloquent de la grande préoccupation qu’il réserve à la justice burundaise. Elle a indiqué que d’après le plan d’action du ministère 2016-2020, le secteur de la Justice a élaboré et mis en exécution pas mal de projets basés sur les questions pertinentes qui hantent la population. La ministre Kanyana n’a pas manqué d’appeler tout le personnel œuvrant dans le secteur de la Justice à travailler avec zèle et assiduité dans le respect de l’idéologie et de la loi le régissant.

Quant au président de la Cour suprême, M. François Nkezabahizi (photo : à gauche), il a demandé à tout juge et magistrat de se baser sur la Constitution du Burundi et de respecter la loi dans l’accomplissement de ses fonctions. Il a fait savoir que l’année judiciaire écoulée a été caractérisée par une bonne production. Une campagne de mise en exécution des dossiers a été faite dans cinq provinces du pays, à savoir Karusi, Cankuzo, Ruyigi, Bubanza et Cibitoke. Selon lui, 6 194 dossiers sur 6 259 ont été traités et clôturés, soit une moyenne de production de 98,9%. Dans les dossiers qui étaient au tribunal du Commerce, 586 sur 965 ont été traités et clôturés. Au cours de la même année, a-t-il dit, la justice a pu retourner dans les caisses de l’Etat 1 338 384 615 FBu. Cette somme avait été volée dans des banques et autres micro-finances. D’après lui, la justice s’engage à bien travailler dans le but de protéger les biens publics ainsi que ceux de la population afin qu’elle soit la vraie source du développement. Il a néanmoins signalé quelques défauts que manifestent certains juges et magistrats, notamment la corruption, la non mise en exécution des dossiers, le non-suivi des lois dans la rédaction des dossiers tranchés, etc.

De son côté, le procureur général de la République, M. Sylvestre Nyandwi, a indiqué que la justice est le pilier de la sécurité et du développement d’un pays. Pour lui, le développement n’est pas possible dans un pays qui n’a pas de justice indépendante. Selon M. Nyandwi, l’organe de la justice est à l’œuvre. Au cours de l’année écoulée, a-t-il déclaré, sur 28 448 dossiers reçus, 26 998 ont été traités et clôturés, soit une moyenne de 94,9%, tandis que 9 101 dossiers sur les affaires pénales ont été mis en exécution. Les juges et magistrats ont pu faire entrer dans les caisses de l’Etat 687 372 151 FBu au moment où le parquet anti-corruption a pu retourner dans les caisses de l’Etat une somme de 581 705 551 FBu. Les autres parquets de l’intérieur du pays ont pu entrer dans les caisses de l’Etat une somme de 105 668 600 FBu à travers des sanctions infligées aux coupables.

Dans l’inspection des prisons faite par les procureurs de tout le pays, 1084 détenus ont été libérés et 1212 autres transférés dans des prisons proches des parquets, a indiqué M. Nyandwi. Il n’a pas manqué de signaler que l’organe de la justice connaît des défis. Il a fustigé le comportement de certaines gens qui discréditent la justice burundaise en la qualifiant de ne pas être indépendante et d’être rongée par la corruption. 21 juges et magistrats ainsi que sept greffiers ont été arrêtés suite à la corruption, a-t-il souligné, ajoutant que la bataille continue.

Signalons que ces cérémonies ont été marquées par la remise des certificats d’honneur ainsi que des enveloppes à 10 agents de l’organe de la Justice par le chef de l’Etat, qui les a félicités pour avoir obtenu la note d’élite lors des cotations annuelles, a-t-on appris.

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