BUJUMBURA/RUMONGE, 21 juin (ABP) – L’assistant du ministre de l’Intérieur, de la Formation patriotique et du Développement local, M. Tharcisse Niyongabo (photo : 2ème à partir de la gauche), a souhaité jeudi aux réfugiés vivant au Burundi de croire encore à la vie, et surtout d’espérer qu’ils retrouveront un jour leur mère patrie.

Le HCR estime qu’environ 70 millions de personnes sont déplacées dans le monde, dont 26 millions de réfugiés. M. Niyongabo qui s’exprimait pendant la célébration, dans la ville de Bujumbura, de la Journée mondiale des réfugiés, édition 2019 sous le thème « villes Solidaires avec les réfugiés » a indiqué que le Burundi héberge 6 380 demandeurs d’asile et 73 454 réfugiés, selon les statistiques établies au 31 mai 2019. 99% de ces réfugiés sont des congolais (RD Congo), selon la représentante du HCR au Burundi, Mme Hukportie Gogo (photo : au milieu). Ces réfugiés vivent dans cinq camps de réfugiés, à savoir Kinama en commune Gasorwe de la province Muyinga (nord-est), Musasa en commune Kiremba de la province Ngozi (nord), Bwagiriza et Nyankanda en commune Butezi de la province Ruyigi (est) et Kavumu en commune et province Cankuzo (est).

En plus des réfugiés vivant dans les camps, un Centre urbain de conseil et d’orientation des réfugiés (CUCOR) continue à s’occuper de l’encadrement des réfugiés urbains. M. Niyongabo a exhorté les autorités chargées de la gestion quotidienne des réfugiés de les traiter dignement en leur offrant les services qu’ils sollicitent avec amour et dévouement. « Ils ont besoin de vivre une vie décente comme tout le monde », a-t-il martelé. Il  a réitéré l’engagement du gouvernement burundais au respect des conventions internationales qu’il a pris en matière d’asile et de protection des réfugiés. Les réfugiés qui arrivent au Burundi sont traités avec honneur et dignité. Il a précisé que le gouvernement ne ménage aucun effort pour manifester sa solidarité avec eux, avec l’appui multiforme des partenaires humanitaires dont le HCR, avant de saluer la cohabitation pacifique des réfugiés avec les populations hôtes.

Niyongabo a en outre précisé que malgré que les mouvements de rapatriement aient depuis un certain temps sensiblement diminué, le gouvernement du Burundi continuera à encourager le rapatriement volontaire et librement consenti, aussi longtemps que les conditions de sécurité dans les pays d’origine le permettront. La représentante du HCR au Burundi a remercié la population et le gouvernement du Burundi pour cette générosité. Même pendant les moments difficiles de son histoire, le Burundi a maintenu ouvertes ses frontières à tous ceux qui venaient y demander l’asile. Elle a promis de leur donner un accès à l’enseignement public, à la santé, à l’emploi et autres moyens de subsistance. Elle a dit que l’une des visions du forum mondial sur les réfugiés prévu à Genève en décembre 2019 est de démontrer un large solidarité avec les pays qui accueillent les réfugiés et les aider à faire d’eux une vraie force de production, qui contribue à l’essor des pays hôtes.

Ladite journée, rappelle-t-on, coïncide avec le 50ème anniversaire de la  Convention de l’Union africaine (UA) de 1969 sur les aspects propres aux problèmes de réfugiés en Afrique.  De plus, l’UA a dédié l’année 2019 aux réfugiés, aux rapatriés et aux personnes déplacées internes.

A Rumonge (sud-ouest), la communauté réfugiée du chef-lieu de la province, composée exclusivement des ressortissants de la République démocratique du Congo, s’est jointe au monde, ce jeudi, pour la célébration de la Journée mondiale du réfugié, célébrée chaque 20 juin. Des cérémonies y relatif ont débuté par des travaux communautaires qui ont consisté à arracher des herbes qui avaient poussé à la 4ème avenue qui délimite les quartiers Iteba et Urbain du chef-lieu de la province. Après ces travaux communautaires, une marche-manifestation des réfugiés a suivi jusqu’à la place où ont été prononcé des discours de circonstances.

Mme Léonie Inarukundo, vice-représentante de la communauté réfugiée à Rumonge, a fait savoir que c’est une bonne occasion de remercier les autorités du Burundi et de la province Rumonge, pour les avoir accueilli et tout qu’ils font pour leur sécurité. Rumonge, a-t-elle dit, est une ville paisible où les réfugiés vivent en harmonie avec la communauté d’accueil. Elle a saisi l’occasion pour demander aux autorités provinciales, d’approcher l’Office national pour la protection des réfugiés et apatrides (ONPRA), afin que cet office veille à la prise en charge des élèves et des malades réfugiés, sans oublier de soutenir les réfugiés évoluant dans des activités génératrices de revenus.

Philippe Bambara, chef de bureau de terrain du HCR à Makamba (sud), a relevé que la journée du 20 juin est pour les humanitaires une occasion de faire un bilan et de faire sentir aux réfugiés qu’ils sont soutenus. Au moment où la province Rumonge enregistre autour de 500 réfugiés urbains exclusivement congolais, un effectif qui, selon le HCR, change chaque fois, M. Bambara a relevé que ces réfugiés urbains sont  confrontés aux problèmes d’accès aux soins de santé, expliquant que pour les cas de soins primaires, il n’y a pas de problème, mais que le problème se pose quand il s’agit de grandes pathologies qui nécessitent beaucoup de moyens. L’éducation des enfants a été soulevée, comme un problème et selon M. Bambara, les réfugiés peuvent facilement éduquer leurs enfants dans les premiers cycles, mais quand il s’agit d’entamer les études universitaires, c’est plus compliqué. Un autre défi relevé concerne l’emploi, qui, selon M. Bambara est problématique même pour les diplômés du Burundi, ce qui s’accentue quand il s’agît des diplômés réfugiés.

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