BUJUMBURA, 12 juil (ABP) «Le Burundi se trouve devant un danger imminent d’explosion démographique », a alerté mercredi 11 juillet à Bujumbura, M. Faustin Ndikumana (photo), président du Parole et action pour le réveil des consciences et le changement des mentalités (PARCEM) au cours d’un point de presse qu’il a animé à l’occasion de la journée mondiale de la population.

Il a, à cette occasion, indiqué que le Burundi a une densité de plus de 350 hab/km2, un taux de fécondité de 6 enfants par femme, un taux de croissance de la population avoisinant 3% avec plus de 1000 naissances par jours, une population jeune (75% de la population) et dont plus de la moitié est en chômage. Par ailleurs, il a déploré le fait que le taux de croissance reste faible. Face à cette situation jugée « alarmante », M. Ndikumana s’inquiète d’un risque imminent d’une explosion démographique.

Il a précisé en outre que l’idée force de toute politique est de se préoccuper en permanence que l’homme constitue le centre, l’Alpha et l’Omega du développement économique d’une nation. En dehors de ça, a-t-il mentionné, le développement est, dans son vrai sens, loupé. Selon le président du PARCEM, le taux de croissance du Produit brut intérieur (PIB) est le véritable indicateur du dynamisme économique pour un pays.

Il déplore aussi le rétrécissement des terres cultivables. Il souligne qu’il y avait en 1960 1,5 ha par ménage, 1,04 ha par ménage en 1973, 0,5 ha par ménage en en 2009 et qu’en 2015 on était à 0,12 ha par ménage.

Il se demande, à cet effet, si le gouvernement dispose de la capacité de nourrir une population de plus en plus croissante coïncidant avec la diminution significative de l’espace cultivable tout en préservant l’environnement.  M. Ndikumana trouve par ailleurs que le Burundi n’a pas suffisamment des moyens pour donner une formation adéquate à la jeunesse qui ne cesse, selon lui, de galoper à un rythme d’un fléau.

Dans telles circonstances, PARCEM fait remarquer que l’Etat doit avec des indicateurs précis et évaluables notamment, le taux de taux de fécondité, de croissance de la population et le taux de prévalence contraceptive, prendre des mesures qui s’imposent, ces outils servant de pivot de toute politique nationale de la population dans un contexte global de la planification nationale.

PARCEM fait, néanmoins, remarquer deux constants amers. Un ministère du Plan qui disparait de plus en plus alors qu’il devait canaliser toutes les initiatives allant dans ce sens.  A défaut de ce dernier, Ndikumana propose un centre de recherche, d’orientation, de pilotage des reformes et développement économique.

Il constate deuxièmement un flou dans les documents de référence où on évoque, actuellement, « le Plan de développement décennal 2018-2027 » alors qu’il y avait « la Vision 2025 » qui semblait orienter la planification. La question qui persiste en lui est de savoir si un document peut être adopté sans toutefois évaluer celui en cours.

Ndikumana fait remarquer que toutes les politiques, même le document de performance de la fonction publique élaborée en 2016 fait référence à la vision 2025. Face à cette situation, PARCEM émet quelques recommandations à l’endroit du gouvernement. Il recommande la mise sur pied d’une politique de population et dont l’appropriation nationale est effective et évaluable régulièrement et la ré institution du ministère du Plan qui doit coordonner la planification au niveau du gouvernement. Il recommande aussi la mise sur pied d’un centre de recherche, d’orientation et de pilotage des réformes économiques et l’enlèvement du flou dans les documents de référence à la planification.

La Journée mondiale de la population a été instaurée en 1989 par le conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement, suite au grand intérêt suscité par la « Journée des cinq milliards » célébrée le 11 juillet 1987. Son objectif est d’attirer l’attention sur l’urgence et l’importance des questions de population.

Par la résolution 45/216 de décembre 1990, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de maintenir la Journée mondiale de la population afin de renforcer la sensibilisation aux questions de population, notamment leur lien avec l’environnement et le développement.

Depuis lors la journée mondiale de la population est commémorée annuellement dans de nombreux pays par les bureaux du Fonds des Nations Unies pour la population ainsi que d’autres organisations et institutions, en partenariat avec les gouvernements et la société civile. Le thème retenu pour 2018 est « La planification familiale fait partie des droits de l’homme ».

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