BUJUMBURA, 25 sept (ABP) – Le Burundi a adopté récemment une nouvelle procédure développementale axée sur “l’accès direct des fonds au peuple”, a annoncé mardi le 24 septembre 2019 à Bujumbura M. Pascal Barandagiye (photo), ministre burundais de l’Intérieur, de la Formation patriotique et du Développement local.

Le ministre Barandagiye s’exprimait dans un point de presse, en marge d’une réunion tenue à l’intention des administrateurs des communes et des gouverneurs de province pour leur expliquer la “nouvelle procédure de financement des projets communaux” par le gouvernement burundais.

Cette nouvelle procédure, matérialisée par une récente ordonnance ministérielle signée conjointement le 18 septembre 2019 par le ministre en charge de l’Intérieur et son homologue des Finances porte sur les modalités pratiques de répartition, de transfert, d’utilisation et de remboursement des fonds alloués aux projets de développement des collines.

L’article 1 de cette ordonnance ministérielle conjointe stipule qu’au titre de l’exercice budgétaire 2019-2020, l’Etat du Burundi octroie aux projets de développement des communes une dotation “globale” de soixante-sept milliards quatre-vingt-trois millions de francs burundais (67.83 milliards FBu). Cette dotation budgétaire est affectée au financement des projets de développement des communes selon la répartition ci-après : 8,500 milliards représentant la part des communes dans l’actionnariat de la banque des jeunes, 30,020 milliards pour les projets de développement des coopératives collinaires, 20,349 milliards pour la subvention des engrais ainsi que 8,961 milliards pour le paiement des infrastructures sociales des communes en cours de finalisation.

“En effet, vous vous souviendrez que pour l’exercice budgétaire précédent 2018-2019, il y a des communes qui ont élaboré des projets de développement mais qui n’ont pas été payés. Eu égard à cette situation, le gouvernement du Burundi a prévu cette somme de 8.961 milliards FBu pour ces projets. Bien entendu, cette somme ne suffit pas pour payer tous les arriérés puisque ceux de l’année budgétaire 2018-2019 s’élèvent à plus ou moins 13 milliards”, a-t-il expliqué.

En revanche, le plafond de financement pour chacune des 3002 collines burundaises a été fixé à dix millions de francs burundais (10.000.000 FBu) afin de financer les coopératives collinaires.

Cette nouvelle procédure, a précisé le ministre Barandagiye, est “tout à fait différente” de celle qui prévalait au cours  des dernières années. Auparavant, a-t-il rappelé, le gouvernement burundais accordait à chaque commune une dotation budgétaire annuelle de cinq cent millions de francs burundais (500.000.000 FBu) au titre d’appui direct. Mais aujourd’hui, a-t-il nuancé, avec l’exercice budgétaire en cours 2019-2020, la dotation budgétaire allouée à chaque commune a été revue à la hausse pour atteindre un montant de 570 millions FBu. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, compte tenu de la nouvelle organisation, chaque commune devra contribuer au financement de la banque des jeunes comme actionnaire, avec un montant de 70 millions FBu, et à la subvention des engrais.

Le ministre Barandagiye a saisi l’occasion pour recommander au Fonds national d’investissement communal (FONIC) de faire un bon suivi des projets qui seront initiés dans ce cadre.

“En définitive, à y regarder de près, on découvre que la plus-value de cette nouvelle procédure de financement des communes, via notamment la promotion des coopératives collinaires, est le fait qu’avec cette nouvelle donne, les fonds vont arriver aux destinataires ultimes, en l’occurrence la population burundaise répartie sur les 3002 collines formant le pays. C’est ça la plus-value parce qu’aujourd’hui, les fonds vont arriver au petit peuple pour financer ce qu’il veut. En fait, ce que le peuple veut, c’est ça que le gouvernement veut financer”, a-t-il martelé.

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