BUJUMBURA, 30 juil (ABP) – L’association Solidarité des femmes burundaises pour le bien-être social et le progrès (SFBSP-Burundi) a procédé, dans l’après- midi de lundi le 29 juillet 2019 à Bujumbura, à la présentation des résultats d’une enquête effectuée du 14 au 17 mai 2019, sur l’état des lieux de l’avortement clandestin à risque dans les provinces Kirundo, Ngozi, Kayanza, Muramvya et Mwaro.

Mme Justine Niyokwizera (photo : au milieu) , assistante sociale chargée de la promotion de la santé sexuelle et reproductive à cette association, a rappelé que la  SFBSP-Burundi est sur terrain depuis 2014, en train d’identifier et lever les obstacles au bien-être de la femme/fille, spécifiquement dans le domaine des droits à la santé sexuelle et reproductive.

Selon Mme Niyokwizera, l’enquête menée a prouvé que l’avortement clandestin à risque est encore une réalité dans les cinq provinces.

D’après cette enquête de mai 2019, Mme Niyokwizera a indiqué que sur le profil de femmes et filles qui avortent et sur un échantillon de 50 personnes, 164 réponses tirées, 37, soit 22,55% accusent les élèves comme première catégorie qui recourt à l’avortement clandestin à risque.

Vue partielle des participants à la séance de présentation du rapport.

En second lieu, a-t-elle poursuivi, viennent les jeunes non scolarisés à un taux de 18,29%, puis successivement les veuves avec 16,46%, les femmes éloignées de leurs maris avec 14,64%, les étudiants avec 12,8%, les prostituées avec 11,58%, les femmes mariées avec 1,82%, les divorcées avec 1,21% et enfin les bonnes avec un taux de 0,6%.

Elle a en outre signalé que l’enquête a prouvé que 76 sur 151 cas, soit 50,3% des femmes/filles qui mettent fin à leurs grossesses font recours aux tradipraticiens, au moment où 28 sur 151, soit 18% font recours à des infirmiers, 19 sur 151, soit 12,5% à des médecins généralistes et 15 sur 151, soit 9,9% à des sages-femmes et 13 sur 151, soit 8,8% à des médecins spécialistes.

Selon toujours Mme Niyokwizera, cette enquête a prouvé que les raisons du recours à l’avortement sont diverses, notamment les grossesses non désirées, les grossesses issues de l’inceste, les grossesses issues du viol, la crainte de la fille d’humilier sa famille, le manque de moyens pour élever un enfant et les relations sexuelles hors mariage.

Quant aux statistiques de cette enquête selon les provinces, Kayanza vient en tête dans l’avortement clandestin avec 53 cas, soit 35%, Mwaro et Muramvya avec chacune 28 cas, soit 18,54%, Ngozi avec 21 cas, soit 13,9% et enfin Kirundo avec 16 cas, soit 10,5%. Pour remédier à ce problème, la SFBSP-Burundi s’engage à multiplier des séances de sensibilisation sur les méthodes de planning familial à endroit des femmes/filles.

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