GITEGA, 1er avr (ABP) – La ministre de la Justice, de la Protection civique et Garde des sceaux, Mme Aimée Laurentine Kanyana (photo : à gauche), a fait une annonce d’un effectif provisoire de 3.000 prisonniers qui bénéficieront d’une grâce présidentielle. Elle procédait vendredi le 29 mars 2019, en commune et province Gitega (centre du Burundi), au lancement officiel de la grâce présidentielle par la libération de 132 prisonniers de la prison centrale de Gitega.

Les cérémonies ont vu la participation du procureur général de la République du Burundi, du directeur général des Affaires pénitentiaires, du gouverneur de la province Gitega, des cadres du ministère de la Justice et des représentants des organisations de la société civile.

Dans son allocution de circonstance, Mme Kanyana a remercié le chef de l’Etat burundais qui a pris cette initiative de gracier certaines catégories de prisonniers.  Cela dénote du sens élevé de patriotisme de la part du chef de l’Etat, a-t-elle indiqué.

Expliquant les idées qui ont motivé cette grâce présidentielle, Mme Kanyana en a citées deux, à savoir le souci de renouer les prisonniers avec leur liberté et de susciter la réconciliation entre les personnes libérées et leurs milieux d’origine.

Les prisonniers libérés de la prison de Gitega

Elle a conseillé aux personnes libérées de se garder de retomber dans des infractions car, a-t-elle souligné, elles ne bénéficieront plus d’une autre grâce présidentielle. Ces personnes libérées, qui sont appelées à respecter les institutions étatiques et éviter de se faire justice, devront s’adonner aux travaux de développement communautaire, adhérer dans des coopératives ou associations de développement et pratiquer les métiers appris dans la maison d’arrêt.

La ministre Kanyana a déploré le rendement de certains juges et magistrats, arguant qu’il y a des prisonniers qui demeurent dans des geôles du fait qu’ils n’ont pas encore été condamnés. A cette catégorie de chargés de l’application de la loi, elle a demandé de se ressaisir.

Elle a, par contre, loué les prestations du procureur général de la République pour sa simplicité dans l’écoute attentive des justiciables et la direction de la prison centrale de Gitega pour le plaidoyer qu’elle fait pour les prisonniers auprès de sa hiérarchie.

Emue par les paroles d’une chanson d’une équipe d’animation des prisonnières organisée pour la circonstance, Mme Kanyana a indiqué qu’elle va faire de son mieux en plaidant pour la libération conditionnelle des femmes incarcérées ayant commis des infractions moins lourdes. « Une femme incarcérée crée et subit des retombées très lourdes en famille », a-t-elle estimé.

Auparavant, le directeur général des Affaires pénitentiaires avait salué la portée de cette grâce présidentielle, précisant qu’elle vient contribuer au désengorgement des prisons. Il a fait savoir que la prison centrale de Gitega accusait d’un effectif pléthorique de 1256 prisonniers alors que sa capacité d’accueil est de 400 prisonniers depuis sa construction en 1926. Il a saisi l’occasion pour indiquer que les conditions de vie des prisonniers sont bonnes en général. Des projets de cultures maraîchères ont été initiés dans des prisons pour venir en aide aux prisonniers manifestant des indices de la malnutrition, a-t-il précisé.

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