BUJUMBURA, 31 juil (ABP) – L’association Solidarité des Femmes Burundaises pour le Bien-Etre Social et le Progrès au Burundi (SFBSP) a organisé, dans le cadre de la campagne de plaidoyer sur la dépénalisation de l’avortement au Burundi qui se tiendra le 28 septembre 2018, un café de presse pour présenter les résultats issus de l’étude faite sur l’avortement à risque dans six provinces.

Selon la présidente et représentante légale de la SFBSP, Mme Espérance Ntirampeba (photo : au milieu), les droits des femmes et des filles, l’égalité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes et des filles sont à la fois des objectifs autonomes et une question transversale pour le développement durable. C’est dans ce cadre qu’une étude a été réalisée dans six provinces de la plaine de l’Imbo, à savoir Cibitoke, Bubanza, Bujumbura, Rumonge, Makamba et en Mairie en vue de recueillir certaines informations sur l’ampleur de l’avortement clandestin.

D’après Mme Ntirampeba, le constat a été que l’avortement clandestin est une réalité même si il est illégal au Burundi, car l’étude a montré que depuis janvier 2014 à fin juin 2018, 5.265 cas d’avortements clandestins à risque ont été enregistrés dans les six provinces dont 1493 en mairie de Bujumbura, 1307 dans la province de Bujumbura, 1041 dans celle de Bubanza et 1242 dans la province de Cibitoke.

Pour les provinces de Rumonge et Makamba, la présidente de la SFBSP a fait savoir que l’étude a été réalisée depuis 2017 jusqu’en 2018. Les résultats ont montré qu’il y a eu 56 cas d’avortements clandestins respectivement en 2017 et 81 cas en 2018 pour Rumonge, alors que pour la province de Makamba, on n’a enregistré que 3 cas en 2017 contre 42 cas en 2018.

Selon toujours elle, les grossesses non désirées sont consécutives aux viols, aux incestes et autres violences basées sur le genre. Les grossesses précoces mettant en danger la santé mentale et physique de la jeune mère sont aussi fréquentes, d’où les avortements clandestins et non médicalisés tuent et mutilent des milliers de femmes et jeunes filles.

Se basant sur le Protocole de Maputo qui garantit le droit à la santé et au contrôle des fonctions de reproduction, Mme Ntirabampa demande à l’Etat du Burundi de prendre toutes les mesures appropriées pour protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisée en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus.

Elle a indiqué que son association s’engage à encourager et soutenir, dans la mesure du possible, toutes les initiatives de promotion du droit à la santé et au contrôle de la fonction de reproduction, telles que la formation et la sensibilisation sur la lutte contre les grossesses non désirées et les avortements à haut risque, le plaidoyer pour la mise en conformité des lois burundaises avec le Protocole de Maputo afin de réduire les mythes, la stigmatisation et la discrimination de l’avortement par l’accès à l’avortement légal et sans risques.

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