La mise en œuvre de la Résolution 1325 sur le droit des femmes, la paix et la sécurité n’est pas sans contraintes

BUBANZA, 4 nov (ABP) – La mise en œuvre de la Résolution 1325 sur le droit des femmes, la paix et la sécurité n’est pas sans contraintes en province Bubanza (nord-ouest du Burundi) malgré le pas déjà franchi, a-t-on appris de la rencontre provinciale d’échange et de réflexion des femmes leaders sur leurs perceptions dans les réalisations et les perspectives de la mise en œuvre de la Résolution 1325, qui a été organisée mardi le 3 novembre, au chef-lieu de la province, par le Réseau femmes et paix, avec les organisations CAFOB et WAP/Burundi.  

Cette rencontre était conviée aux femmes leaders des différentes couches de la population de la province Bubanza, a constaté l’ABP sur place. Au cours de l’atelier, les participants se sont dits satisfaits du pas déjà franchi dans la mise en œuvre de cette Résolution 1325, au Burundi, donnant des exemples de l’Assemblée nationale où sur 125 députés, 48 sont des femmes, au moment où au Sénat, il y a 16 femmes sur 39 sénateurs et que sur 15 ministres, cinq sont des femmes.

Le gouverneur de la province Bubanza (au milieu) prononçant le discours d’ouverture

D’autres réalisations qui ont été évoquées sont, entre autres, la mise en place de la loi de 2016 sur les violences basées sur le genre et du plan d’action 2016-2022 sur la mise en œuvre de la Résolution 1325, ainsi que l’allocation budgétaire pour la mise en exécution de la R 1325 au ministère de la Solidarité nationale, des Affaires sociales, des Droits de la personne humaine et du Genre. Il y a également la mise en place des centres de prise en charge des victimes des violences basées sur le genre et des points focaux genre dans tous les ministères, a-t-on appris sur place.

Néanmoins, les femmes leaders de la province Bubanza ont évoqué certains obstacles à la mise en œuvre effective de cette Résolution, entre autres, le fait qu’elles accusent un manque de moyens financiers pour secourir les victimes des violences basées sur le genre, surtout pour leur déplacement vers des structures de soins et le paiement de l’expertise médicale qui coûte 15000 FBu. Elles parlent, aussi, du concubinage, des abandons de familles, de la pauvreté pour la plupart de femmes, de la corruption de certains Officiers de police judiciaire (OPJs) lorsqu’il s’agit de violences sexuelles et autres, qui sont encore visibles.

Ces femmes leaders de la province Bubanza demandent ainsi la mise en place d’un numéro vert pour l’échange d’information et le secours en cas de droit de la femme bafouée. Elles demandent, en outre, la mise en place d’une loi qui protège les filles et femmes qui se rendent dans des pays arabes à la recherche du travail, ainsi que la révision du code de la personne humaine et de la famille.

A noter que cette Résolution 1325 possède quatre piliers, à savoir la prévention, la protection, la participation et le relèvement. Cette activité s’inscrivait dans le cadre de la célébration du 20ème anniversaire de cette Résolution 1325, précise-t-on.   

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