BUJUMBURA, 4 mai (ABP) – La flore et la faune des forêts burundaises font face actuellement au défi des menaces anthropiques, a déclaré jeudi, au cours d’un entretien avec l’ABP, M. Samuel Ndayiragije (photo), directeur général de l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE), une administration paraétatique placée sous la tutelle directe du ministère burundais de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage.       A ce jour, a-t-il précisé, les forêts burundaises peuvent se regrouper en deux ″grandes″ catégories, à savoir les boisements artificiels et les boisements naturels dont les savanes et les aires protégées. ″Les forêts burundaises font face maintenant à des menaces, en grande partie d’ordre anthropique, c’est-à-dire liées aux actions des hommes et des femmes. Par exemple, « pour les forêts artificielles, nous sommes obligés de nous battre, jour et nuit, pour qu’au moins les limites de ces parcs soient respectées. En effet, les gens ont tendance à s’accaparer des parties périphériques de certains boisements et de s’adonner à des coupes illicites des arbres, pour en extraire du charbon de bois″, a-t-il expliqué.

Actuellement, a-t-il ajouté, l’OBPE est à pied d’œuvre dans la réalisation d’un inventaire des boisements artificiels que le Burundi abrite. ″Quand bien même les données chiffrées ne sont pas encore disponibles, je peux vous affirmer en revanche que ce secteur des forêts artificiels a trop souffert des diverses crises burundaises, particulièrement à cause du phénomène des feux de brousses à caractère criminel, qui ont ravagé une bonne partie de cet écosystème forestier au Burundi″, a-t-il poursuivi. Toutefois, a-t-il nuancé, le Burundi abrite 14 aires protégées dont les trois parcs nationaux des forêts de la Kibira (nord), de la Ruvubu (est) et de la Rusizi (ouest), sept réserves naturelles (Bururi, Rumonge, Ntayamba, Monge, Kigwena, Vyanda et Malagarazi), deux monuments naturels (chutes de Karera et failles de Nyakazu) et enfin deux paysages aquatiques protégés du nord, à savoir celui de Gisagara et Makamba.

″Dans l’ensemble, les aires protégées burundaises couvrent une superficie de 166.668 hectares (soit 5,9% du territoire national), alors que la végétation naturelle des aires protégées comprend 50% de celle disponible dans tout le pays″, a révélé M. Ndayiragije, soulignant que les menaces anthropiques sont ″davantage prononcées″ à l’égard des forêts naturelles. Il a cité notamment le braconnage et les diverses coupes illicites des arbres à des fins de construction et de sciage.

Les menaces anthropiques, a-t-il continué, se manifestent également par la recherche des moellons et des carrières, tandis que les braconniers font davantage mal, en décimant les éléments de la faune ou les animaux peuplant dans les forêts naturelles burundaises″, a-t-il déploré. La recherche des terres cultivables s’invite également dans ce menu de menaces anthropiques sur les forêts burundaises, a affirmé par ailleurs M. Ndayiragije, étant donné que la superficie cultivable par ménage burundais est insignifiante. Elle est évaluée à un demi-hectare. ″En effet, la plupart des Burundais sont presque en opération de survie à des fins de subsistance. Dans un tel contexte, ils menacent les forêts pour pouvoir avoir de quoi manger″, a laissé entendre M. Ndayiragije, avant de faire savoir que la protection durable des forêts burundaises commence heureusement à emprunter des créneaux de formation des experts burundais au niveau des pays de la sous-région de l’Afrique de l’Est.

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