BUJUMBURA, 27 mars (ABP) – Le président de la Commission vérité et réconciliation (CVR) l’ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye, a animé mardi le 26 mars 2019, en commune Mukaza de la mairie de Bujumbura, une réunion d’information et d’échanges sur la loi régissant la CVR au Burundi et la gestion des mémoires blessées, à l’intention des représentants de l’administration de cette commune, des partis politiques et des organisations de la société civile, ainsi que des représentants des confessions religieuses (photo de famille des participants).

Le président de la CVR a indiqué que suite aux violations graves qui ont eu lieu dans les années passées, il y a des personnes dont leurs mémoires ont été blessées. C’est pourquoi, a-t-il dit, la CVR cherche la vérité dans le but des réparations et la réconciliation, ce qui aide dans la gestion des mémoires blessées, a-t-il expliqué. L’homme non libre est un homme malheureux, a estimé l’ambassadeur Ndayicariye, ajoutant que la globalisation a pris en otage la population burundaise plusieurs années à cause de l’impunité et de la solidarité négative.

S’agissant de la loi régissant la CVR, Me Déo Ndikumana, commissaire à la CVR, a fait savoir que la commission a la mission d’enquêter et établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises durant la période allant du 26 février 1885 au 4 décembre 2008, date de la fin de la belligérance. Elle a aussi la mission de déterminer la nature, les causes et l’étendue des violations précitées ; et publier la liste des personnes disparues, assassinées et celles  des victimes et des témoins qui renoncent à l’anonymat, a poursuivi Me Ndikumana. La commission a également la mission de proposer un programme de réparation par des mesures matérielles, morales et symboliques ; et promouvoir le pardon et la réconciliation. Conformément à la loi, la CVR a les prérogatives de convoquer et écouter toute personne et exploiter tout témoignage et accéder à toutes les sources d’informations détenues par les institutions publiques ou privées, a-t-il signalé. Me Ndikumana a en outre signifié que la CVR a des mesures spéciales de la protection des victimes et des témoins qui le désirent, par la confidentialité et l’anonymat.

Après les échanges, le président de la CVR a demandé aux participants d’être des messagers, des relais et des ambassadeurs de la CVR pour que la population vivant en mairie de Bujumbura comprenne et sache que c’est à partir d’elle-même que la CVR va collecter la vérité sur les tragédies qui ont eu lieu dans le pays. La vérité sera dite par les témoins et les victimes encore vivants, a-t-il réitéré.

Concernant leur apport par rapport à la commission sortante, M. Ndayicariye a fait savoir que cette commission a fait un travail très important. Cependant, au niveau des écoutes et dépositions, il y a beaucoup de Burundais qui n’ont pas eu l’opportunité de s’exprimer ou de témoigner. La nouvelle commission devra ainsi leur donner l’opportunité de s’exprimer, à travers tout le pays et au niveau de la diaspora, a déclaré M. Ndayicariye. Il a en outre signalé que la phase suivante sera de collecter des informations auprès des personnes ressources d’âges avancés, qui ont connu les événements, afin d’ajuster les outils de travail, c’est-à-dire la fiche de collecte.

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