BUJUMBURA, 29 août (ABP) – La coalition Bafashebige « Education pour tous (EPT) » a organisé mercredi le 28 août 2019, à Bujumbura, une séance de restitution d’une étude portant sur « la place de l’éducation pour tous dans l’espace médiatique burundais ».

Cette étude, commanditée auprès d’un expert, a porté sur quatre organes de presse qui ont été pris pour échantillon. Il s’agit de la Radio-télévision nationale du Burundi (RTNB), de l’Agence burundaise de Presse (ABP), du journal Iwacu et de la radio Isanganiro».

Cette étude, réalisée par M. Onésime Ndayizeye (photo : à gauche), a révélé qu’au Burundi, le secteur de l’Education connaît encore quelques faiblesses malgré les efforts remarquables consentis par le gouvernement du Burundi et les organisations engagées dans le domaine de l’Education pour tous.

Ces dernières, a-t-il précisé, constituent des entraves à la réalisation du droit à l’éducation pour tous, qui est l’objectif ultime visé par la Coalition Bafashebige. Selon lui, cette étude consistait à montrer   la place de l’éducation pour tous dans l’espace médiatique burundais, à identifier les entraves à l’émergence de la thématique de l’éducation pour tous dans les productions médiatiques burundaises et à proposer des pistes de solutions pour susciter davantage l’engouement des médias burundais envers la thématique de l’éducation pour tous.

Les résultats de cette étude ont révélé que la thématique de l’éducation, qui a toujours été considérée comme la vitrine du développement économique et social du pays, n’occupe pas la place qu’elle mérite dans les productions médiatiques burundaises.

En effet, l’étude a dévoilé que sur 1245 sujets qui ont été traités par neuf radios prises pour échantillon dans les journaux parlés au cours du 3ème trimestre 2018, seuls 85 sujets en rapport avec l’éducation, soit 6,82% des thématiques exploitées, ont été traités.

Par ailleurs, l’étude montre que sur un total de 452 sujets traités dans sept journaux écrits pris pour échantillon pour la même période, il n’y a que 22 sujets en rapport avec l’éducation qui ont été traités, soit 4,86% du total des sujets traités. En outre, l’étude révèle que les médias burundais attachent plus d’importance à l’actualité politique (217 sujets), à l’actualité sécuritaire (130 sujets) et à l’actualité en rapport avec la société (107 sujets).

Le manque d’interlocuteurs (sources d’information autorisées) dans le traitement des sujets relatifs à l’éducation pour tous, le déficit en formation et sensibilisation des professionnels des médias sur le concept de l’éducation pour tous et l’absence des relations professionnelles solides entre les professionnels des médias et les autres acteurs impliqués dans la promotion de l’éducation pour tous sont les quelques entraves à l’émergence de la thématique de l’éducation pour tous dans l’espace médiatique burundais, selon les résultats de cette étude.

D’après  M. Ndayizeye, l’accroissement de l’espace médiatique réservé à l’éducation pour tous  exige des initiatives positives qui devraient être prises d’une part par les organisations de la société civile,   la Coalition Bafashebige en tête, les responsables du ministère en charge de l’Education et les responsables des médias, d’autre part.

Ainsi,  l’étude propose aux organisations de la société civile entre autres de concevoir et mettre en œuvre des stratégies de communication, d’organiser des séances de sensibilisation et formation des professionnels des médias, de négocier auprès des responsables des médias des espaces réservés à l’éducation, mais aussi de s’impliquer dans le renforcement des relations professionnelles entre les acteurs impliqués dans le domaine de l’éducation pour tous. L’étude recommande en outre aux responsables du ministère en charge de l’Education d’encourager les responsables scolaires et la cellule communication de ce ministère à donner l’information aux journalistes chaque fois que de besoin et de ne pas attendre l’occasion des activités pédagogiques de grande envergure pour s’exprimer devant les médias.

  1. Ndayizeye recommande enfin aux responsables des médias d’intégrer la rubrique éducation dans leurs organes de presse et de lui donner la priorité.
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