Des recommandations formulées par le parlement après l’analyse du rapport d’étape de la CVR

BUJUMBURA, 11 jan (ABP) – Dans sa déclaration lue par la première vice-présidente de l’Assemblée nationale, Mme Sabine Ntakarutimana et sortie en marge de la présentation le 7janvier 2021 du rapport d’étape de la CVR par le président de cette commission, M. Pierre-Claver Ndayicariye,et des débats y relatifs, le parlement de la République du Burundi a considéré que la CVR doit conserver les restes humains déjà exhumés selon le modèle muséal, pour permettre à la population burundaise et à la communauté internationale de pouvoir visiter ces lieux.

Cette recommandation a été formulée par le congrès (photo) réuni jeudi le 7 janvier 2021, à l’hémicycle de Kigobe, conformément à l’article 168 en son 8ème point de la constitution burundaise.

Cependant, il a été relevé que la CVR n’a pas de locaux à sa disposition pour y accomplir ce travail d’honneur, a-t-on précisé dans cette déclaration.

        Le parlement burundais a constaté que toute la communauté internationale, en l’occurrence les Nations unies et tous les démembrements, n’a jamais eu le courage de connaitre les violations massives des droits de l’homme commises au Burundi au cours de la période de 1972 et toutes les périodes sombres qu’a connues le Burundi.

       Le parlement du Burundi a également constaté que le processus de vérité et réconciliation nécessite un accompagnement aussi bien pour les survivants qu’aux familles des victimes. Il est conscient qu’il est opportun de mettre en place un cadre de dialogue pour élucider les différentes formes à adopter en guise d’un accompagnement digne du processus de vérité et réconciliation au Burundi.

Les parlementaires réunis en congrès entrain d’analyser le rapport de la CVR

        A cet effet, après avoir salué le rapport d’étape de la CVR, exercice 2020, à travers son contenu plein de témoignages et des illustrations de photos, le parlement de la République du Burundi a recommandé au gouvernement de la République du Burundi de continuer la mise en œuvre des recommandations lui soumises dans la déclaration du 10 octobre 2018 après l’analyse du rapport provisoire de la CVR.

        Il a demandé au gouvernement de mener une campagne diplomatique sur base des résultats déjà réalisés par la CVR, pour attirer l’attention des partenaires internationaux en vue de la reconnaissance et de la compréhension du cas atypique burundais en matière des violations graves et massives des droits de l’homme enregistrées dans le passé.

Il lui a également demandé de mettre en place un cadre de dialogue et solliciter auprès des partenaires traditionnels et non-traditionnels un appui multiforme pour accompagner le processus de vérité et réconciliation au Burundi.

        Les deux chambres du parlement ont, à travers leurs présidents respectifs, recommandé au gouvernement du Burundi de mettre en place un comité technique ad hoc pour collaborer avec la CVR afin d’assurer le suivi des orientations du président de la République contenues dans la correspondance no 100/CAB/1342/2020 en rapport avec la gestion des restes humains dans le cadre d’un musée aménagé à cet effet.

        Elles ont demandé au gouvernement d’accorder le budget nécessaire pour l’évacuation des monticules de terre qui couvrent les fosses communes enregistrées mais non encore excavées sur le site de la Ruvubu. Cette montagne de terre a été déposée lors de construction de la route Gitega-Muyinga.

Les négociations initiées par le sénat pour trouver des fonds relatifs à ce travail n’ont encore donné des résultats escomptés.

         Le parlement burundais a également demandé au gouvernement de rester à l’écoute de la CVR pour l’appuyer dans divers besoins exprimés, afin de mieux accomplir ses missions, sans oublier de permettre aux familles des victimes de procéder aux cérémonies de deuil et de levée de deuil pour les leurs assassinés pendant les différentes crises que le Burundi a connues.         Enfin, les deux chambres du parlement burundais ont recommandé au gouvernement de la République de demander officiellement pardon au nom de la nation burundaise à toutes les familles qui ont été endeuillées lors des crises du passé.

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