Combat quotidien pour la protection des réserves naturelles de Rumonge

BUJUMBURA, 28 mai (ABP) – Les services chargés de la protection des réserves naturelles de Rumonge mènent un combat quotidien pour la protection des réserves naturelles menacées par des prédateurs, selon M. Melchior Munama (photo), responsable des réserves naturelles de Rumonge et Vyanda.

La réserve naturelle forestière de Kigwena et les forêts claires à Brachystegia ou forêt miombo, connue communément au Burundi sous le nom de « Ingongo » sont menacées notamment par des gens qui y coupent le bois, qui chassent les animaux et les agriculteurs qui dépassent les limites pour l’installation des cultures, a-t-il précisé. La réserve naturelle forestière de Kigwena protégée depuis 1954 s’étend sur 586 ha au bord du lac Tanganyika en province Rumonge.

Elle abrite une population animale diversifiée dont deux espèces de primates, le babouin (inkoto) et le singe vert. On y trouve aussi des mammifères comme les céphalophes, les hippopotames du Lac Tanganyika et le potamochère. Cette zone est un zico, une zone importante pour la conservation des oiseaux. Elle regorge de plus de 250 espèces d’oiseaux. Elle compte aussi plusieurs espèces de reptiles (le cobra, le python et autres).

Vue partielle de la réserve de Kigwena

Appelée également  forêt  péri guinéenne, c’est une forêt unique au Burundi. Elle ressemble beaucoup à la formation de la cuvette centrale de la RD Congo.

La réserve naturelle de Kigwena est entourée par une forte population y compris un village de rapatriés. Il n’y a aucun boisement autour.

Les habitants cherchent à s’approvisionner en bois de chauffe dans cette réserve. « La protection de cette forêt est un combat de tous les jours surtout que nous avons très peu de gardes forestiers », a noté M. Munama.

Le nombre de gardes forestiers a été majoré mais la tâche reste difficile parce que les gens cherchent à y entrer même pendant la nuit. « Il y a quelques années, on a observé une chasse exagérée des babouins pendant la fermeture de la chasse au niveau du Lac Tanganyika.

Les gens utilisaient les filets de pêche pour tuer ces animaux. Nous avons perdu beaucoup de babouins pendant cette période », a déploré M. Munama. Pour le moment, il se réjouit de l’arrêt de cette chasse des babouins.

« Leur nombre commence à augmenter. La forêt regorge aujourd’hui d’environ 150 babouins », a précisé ce responsable des réserves naturelles de Rumonge et Vyanda.

Un autre type de forêts appelées forêts claires à Brachystegia ou forêt miombo, connue communément au Burundi sous le nom de « Ingongo » méritent également plus de protection. Selon M. Munama, ce sont des forêts ectomibhorisigues qui vivent en symbiose avec les champignons comestibles. On y trouve cinq espèces de champignons que les gens consomment.

 Comme faune, les forêts Ingongo abritent notamment des singes verts, des céphalophes, des serpents et plusieurs types d’oiseaux. Dans ce type de forêts, on y trouve beaucoup de termitières.

Pendant la période sèche, les arbres perdent le feuillage qui commence à venir quand la période pluvieuse approche au mois de septembre. Le feuillage mort qui s’est déposé sur le sol favorise la production des champignons.

En province Rumonge, la forêt Ingongo s’observe à Nkayamba, Rumonge (près de Buruhukiro), Cabara et Kigwena. La forêt s’observe aussi en commune Vyanda dans la province Bururi, en commune Nyanza-Lac et Mabanda dans la province Makamba, en commune Giharo dans la province Rutana ainsi qu’en commune Gisagara dans la province Cankuzo.

 Dans le passé, les forêts claires à Brachystegia s’observaient aussi à Minago. Dans le monde, ces forêts sont rares. Elles s’observent au sud de la Tanzanie et sur une partie de la Zambie et en RD Congo, selon la même source.

« En 2007 et 2008, certaines personnes s’étaient approprié la forêt de Nkayamba mais par après, la forêt est redevenue une aire protégée. C’est un combat de tous les jours. Des fois, nous sommes obligés de loger dans ces forêts pour bloquer le chemin aux prédateurs qui viennent couper le bois », a fait remarquer M. Munama. M. Munama qui se réjouit du fait que le nombre de gardes forestiers a augmenté.  

Les forêts de Rumonge et Nkayamba sont entourées par une forte population. Il n’y a pas de boisements autour. Une partie des gens cherchent à s’y approvisionner en bois de chauffe. D’autres cherchent à utiliser le bois de ces forêts pour cuire les briques.

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