BUJUMBURA,  2 mai (ABP) – La fête du travail et des travailleurs a été célébrée avec éclat dans toutes les provinces du Burundi, a constaté l’ABP sur place.

En mairie de Bujumbura, les cérémonies marquant cette journée se sont déroulées au stade Prince Louis Rwagasore, où elles ont été présidées par le premier vice-président de la République, M. Gaston Sindimwo (photo). Un long défilé qui a duré près de deux heures a vu la participation des différents partenaires sociaux, à savoir les syndicats, les représentants des communes urbaines et des différents ministères.

Dans son mot de bienvenue, le maire de la ville de Bujumbura, M. Freddy Mbonimpa, a invité les participants à la fête à s’investir au travail pour construire le Burundi et à veiller sur la sécurité.

Quant au premier vice-président de la République, il est revenu sur le message du chef de l’Etat à la nation, qui invite les travailleurs et les employeurs à, entre autres, respecter le code du travail,  travailler avec zèle pour redorer l’image du pays et entretenir les infrastructures communautaires.

Concernant l’harmonisation salariale, M. Sindimwo a fait savoir qu’une commission mise en place à cet effet est à l’œuvre. Elle devrait terminer son travail avec cette année 2019. Il a parlé également de la révision du code du travail conformément à l’organisation internationale du travail.

S’agissant des prochaines élections, il a remercié tous ceux qui ont déjà versé leur contribution tout en mettant en garde les percepteurs qui en ont utilisé pour d’autres fins. Ces derniers sont sommés de rembourser les montants détournés endéans le mois de mai.

Le vice-président de la Confédération des syndicats du Burundi (COSYBU), M. Célestin Nsavyimana, a salué l’importance que le gouvernement a réservée aux quelques revendications formulées le 1er mai 2018. Il a demandé que d’autres problèmes soient également analysés, notamment le respect de la liberté syndicale qui laisse à désirer dans certains services ; la levée du gel des anales, des primes et indemnités ; la non transparence dans le recrutement ; le manque de dialogue et de concertation dans certains services ; les cas de privatisation sans consultation des travailleurs ; et l’état d’avancement du projet de révision du statut général des fonctionnaires.

Parlant de la sécurité sociale, M. Nsavyimana a laissé entendre que le secteur privé ne doit pas demeurer en reste en la matière. Par ailleurs, il a révélé que les études faites ont fait état de déficit du budget de l’INSS en 2023 où les dépenses seront supérieures aux cotisations. Il a proposé que le plafond de cotisation soit révisé à la hausse pour ensuite faire de même lors du paiement de la pension, et que l’Etat rembourse la dette qu’il doit envers cette institution. Il a par ailleurs déploré le fait que les affiliés à la Mutuelle de la Fonction publique (MFP) ont du mal à trouver des médicaments quand ils utilisent cette carte. Il a en outre invité les employeurs à respecter la loi en exécutant les jugements rendus et en demandant conseils aux conseillers juridiques et à l’inspection générale de l’Etat chaque fois que de besoin. Il n’a pas manqué de plaider pour les travailleurs des sociétés de gardiennage qui sont tardivement payés et dont certains travaillent sans contrat.  M. Nsavyimana estime qu’il faut une loi spécifique à ce secteur.

Le président de l’Association des employeurs burundais (AEB), M. Salvator Nizigiyima, a lui aussi exprimé sa satisfaction quant à la valeur que le gouvernement a donnée aux doléances faites le 1er mai 2018 par le dialogue et la concertation qui en ont suivi. Il a demandé que la politique d’harmonisation salariale soit le modèle pour le secteur privé.

Revenant sur les manquements enregistrés au sein de la MFP, M. Nizigiyimana a interpellé l’Etat pour qu’il contrôle les prix des médicaments et des soins, et qu’il fasse affilier les travailleurs du secteur privé dans les mutualités d’assurance maladies. Abondant dans le même sens que le vice-président de la COSYBU, il a estimé que le budget de pension à l’INSS, qui tend vers le déséquilibre, soit séparé pour les civils et les corps en uniformes.

A Muyinga (nord-est du Burundi), les cérémonies, qui ont été rehaussées par la présence du président de l’Assemblée nationale, M. Pascal Nyabenda, se sont déroulées au stade Umuco du chef-lieu de la province et ont débuté par défilé.

Dans son mot liminaire, le gouverneur de province, Mme Aline Manirabarusha, a souhaité la bienvenue aux hôtes de marque. Elle a passé en revue les défis de la province dans certains domaines. Elle a notamment cité le concubinage, les violences basées sur le genre, le vol dans les habitations ou des récoltes sur pied, ainsi que quelques cas de personnes qui passent outre la loi.

Pour sa part, le représentant des travailleurs, M. Salvator Mutuganyi, a parlé des défis des travailleurs et qui hantent la Confédération syndicale du Burundi (COSYBU). Il s’agit surtout du non-respect de la liberté syndicale et des conventions collectives ; du gel des annales, des primes et autres indemnités conjoncturelles, du renforcement du dialogue social entre l’Etat, les employeurs et les travailleurs ; et du manque de transparence dans les recrutements des travailleurs.

Les moments forts ont été marqués par le discours du président de l’Assemblée nationale qui a lu in extenso le discours que le chef de l’Etat avait adressé la veille à la nation. Il a remercié la population de Muyinga qui a répondu massivement à la fête en bravant la pluie qui s’était abattue toute la matinée sur Muyinga.

A Bubanza (nord-ouest du Burundi), les festivités ont eu lieu en commune Gihanga où elles ont débuté par un long défilé et ont été rehaussées par la présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Gaspard Banyankimbona, qui est parrain de cette province et qui avait représenté le gouvernement.

Dans son allocution, le gouverneur de Bubanza, M. Nobus Therence Butoyi, a fait savoir que cette journée arrive au moment où la production est bonne dans tous les secteurs de la vie de cette province grâce à la contribution de tout un chacun dans le renforcement de la sécurité, qui est l’un des piliers du développement. Cette journée, a-t-il dit, arrive au moment où les habitants sur place ont compris qu’ils ont tous les atouts pour leur auto-développement car, selon lui, actuellement, ils construisent eux-mêmes des écoles, des centres de santé et des routes. Il s’est déclaré satisfait des réalisations de tous les travailleurs de sa province à qui il a octroyé une note de 90%. Le gouverneur Butoyi a conseillé ses dirigés de doubler de vigilance quant au renforcement de la sécurité et au patriotisme en payant des taxes et impôts. Il les a exhortés à rester solidaires, à s’adonner aux travaux de développement communautaire et à respecter les heures de services.

A Rutana (sud-est du Burundi), les cérémonies du jour ont été rehaussées par la présence du ministre de la Justice et de la Protection civique, Mme Laurentine Kanyana, qui est en même temps encadreuse nouvellement nommée de la province, de deux parlementaires élus dans cette circonscription et d’une foule nombreuse de gens venus de toutes les communes.

Elles ont commencé par une messe d’action de grâce célébrée en la cathédrale Saint Joseph de la place, suivie par un long défilé qui a conduit les participants depuis la place de l’église jusqu’au stade de Karindo où les différents groupes d’animation étaient au rendez-vous pour agrémenter la fête. Au cours de ce défilé, il se remarquait plusieurs groupes socioprofessionnels tant du secteur public que privé, des artisans et des agriculteurs qui arboraient les uns quelques échantillons de leur production et les autres leurs outils de production.

Dans son allocution de bienvenue, le gouverneur de province, M. Fidèle Minani, a indiqué que cette fête arrive au moment où dans la province, il y a une entente entre les employeurs et les employés, ainsi qu’un bon climat atmosphérique, ce qui augure une bonne production les jours à venir. Il a fait savoir que cette journée est une occasion offerte aux employeurs de s’asseoir ensemble avec les employés pour échanger sur le travail et voir ce qui a été bien fait et ce qui ne l’a pas été en vue de faire mieux à l’avenir.

Parlant du développement de la province, il a rappelé que les jeudis sont réservés aux travaux de creusage des fosses antiérosives, d’où il a invité les travailleurs à y répondre tous dans le but de faire de la province un grenier du pays comme avant. Concernant les projets de développement en cours dans la province, le gouverneur Minani a indiqué qu’il est temps de joindre la parole à l’action quant à ce qui est de la construction du bureau provincial. Il a souligné qu’il y a une commission ad hoc qui a été mise en place pour mobiliser les gens à répondre à ce travail qui, sans nul doute, honorera la province. Il n’a pas manqué de féliciter ceux qui ont bien travaillé, à commencer par le Petit séminaire de Mika qui s’est classé parmi les premiers à l’examen d’Etat, la commune Rutana qui a été première au niveau national quant à l’augmentation de l’assiette des recettes communales, ainsi que la commune Giharo qui s’est classée 7ème au niveau national dans ce domaine, sans oublier la commune Gitanga qui a été classée première de la province à l’évaluation des performances des communes.

Quant à la ministre Kanyana, elle a, après avoir lu en intégralité le discours présenté par le président de la République à l’occasion de cette fête, profité pour retracer brièvement ce qui guidera ses actions dans la province Rutana en temps qu’encadreuse. Elle a promis que dans le domaine de la justice, il y aura une plus-value, mais que cela ne sera possible que si tous les magistrats et tous les juges travaillent dans le respect de leur éthique et déontologie.

Mme Kanyana a remercié la population pour avoir dénoncé un magistrat véreux, pris en flagrant délit de corruption, et lui a demandé d’avoir toujours un œil vigilant pour que des gens pareils travaillent dans la bonne voie. La ministre Kanyana a promis de tout faire pour changer l’image de la province, en commençant par l’encadrement à la construction d’un bureau de la province et du stade provincial. Au sujet des coopératives, elle a demandé à tout le monde d’y adhérer pour pouvoir se développer, y compris les fonctionnaires. Pour elle, tout fonctionnaire devra adhérer à une coopérative se trouvant sur sa colline, sans quoi il se verra imputé auprès de son chef direct de détracteur du développement.

A Cibitoke (nord-ouest du Burundi), les cérémonies ont eu lieu au chef-lieu de la province, en commune Rugombo, et ont été rehaussées par la présence du parrain de Cibitoke, le ministre des Droits de la personne humaine et du Genre, M. Martin Nivyabandi, en compagnie des représentants des parlementaires élus dans cette circonscription.

Après une matinée orageuse, les festivités ont débuté vers 11 heures par un long défilé qui a pris plus de deux heures. Après la lecture en intégralité du discours du président de la République relatif à la fête du 1er mai, le ministre Nivyabandi a salué l’amour du travail des habitants de la province Cibitoke, qui fait que des progrès dans le développement soient enregistrés chaque jour.

Le ministre Nivyabandi a invité les habitants de Cibitoke à planifier des activités de développement rentables, avec un calendrier d’exécution, qui vont permettre à leur province de se démarquer et redevenir, comme avant, le grenier de tout le pays. Il leur a fait un clin d’œil pour s’occuper plus de leur développement, à travers des coopératives, et éviter des politiciens qui, à la veille des élections, tenteront de leur faire perdre du temps. Le ministre en charge des Droits de la personne humaine a interpellé les agriculteurs à multiplier les variétés de cultures, à manger équilibré et faire du sport pour se prévenir de la malnutrition et des maladies. Il a encouragé les jeunes à se créer de l’emploi et la population à adhérer au planning familial. Le ministre Nivyabandi a prodigué des conseils à l’endroit des responsables des confessions religieuses et des établissements scolaires ainsi que des corps de défense et de sécurité pour l’ordre, les bonnes mœurs, l’éducation de la jeunes et le respect des adultes et des institutions étatiques.

Quant au représentant des travailleurs, il a salué les avancées significatives en rapport avec la liberté syndicale, le dialogue entre les employés et les employeurs, et les salaires. Signalons que beaucoup de projets de développement ont été réalisés pour l’année écoulée en province Cibitoke, ce qui a fait que cette province et les communes Rugombo et Mabayi soient primées lors de la fête du travail par le président de la République.

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