BUJUMBURA, 4 mai (ABP) – Le monde des médias burundais s’est joint vendredi le 3 mai 2019 à la Maison de la presse du Burundi, aux autres médias du monde, pour célébrer la journée internationale de la liberté de la presse, édition 2019, sous le thème national « Le rôle des médias dans la prise en compte du genre dans les élections et la démocratie ».

Le ministre de la Communication et des Médias, M. Frédéric Nahimana (photo : 3ème à partir de la gauche), a réitéré, à cette occasion, le soutien du gouvernement à tous les médias, soulignant que la liberté de la presse au Burundi est une réalité. Il a encouragé les médias à travailler en synergie pour mettre en avant des productions médiatiques sensibles au genre, à la veille des élections de 2020 pour que l’aspect « genre » soit pris en compte dans les planifications des activités de préparation et de couverture des élections.

Pour lui, « quoique assurées d’obtenir au moins 30% des postes au gouvernement, au parlement et dans les conseils communaux, en raison des quotas constitutionnels, les femmes et les jeunes en particulier du monde rural peinent véritablement à trouver leur place et leur rôle en termes de participation citoyenne ».

Le président du Conseil national de la communication (CNC), M. Nestor Bankumukunzi (photo : 1er à droite), a, de son côté, souligné dans son allocution que les professionnels des médias s’interrogent aujourd’hui sur ce que sera leur rôle, en matière de couverture des élections de l’année prochaine (2020). « Pour le CNC, la question légitime qui se pose est de savoir comment marier la liberté de la presse  et le respect de la loi », a-t-il dit, précisant que pour le régulateur et d’autres partisans d’un journalisme professionnel, le respect strict de la loi et l’encadrement des journalistes sont indispensables pour prévenir des dérapages éventuels.

D’après la présidente de la Maison de la presse, Mme Denise Mugugu (photo : 1ère à gauche), qui  a accueilli les invités sur les lieux de la célébration, dans le classement de la liberté de la presse, édition 2019, l’Afrique n’a pas reculé, mais le rapport y relatif souligne que les pays où les journalistes peuvent exercer leur métier en toute sécurité continuent de se réduire, ce qui conduit à une montée de la peur chez les professionnels et une perte de la qualité des contenus médiatiques.

Le thème mondial de la Journée internationale de la liberté de la presse 2019 est « les médias pour la démocratie : journalisme et élections  en  temps  de  désinformation ». Selon le message de la directrice générale de l’UNESCO qui a été lu par la chef du Bureau de l’UNESCO au Burundi, Mme Joséphine Ntahobari (photo : 2ème à partir de la gauche), il est primordial que la liberté d’opinion soit garantie par l’échange libre des idées et des informations fondées sur des vérités factuelles.

L’observatoire de l’UNESCO, précise le message de la directrice générale, « dénombre 99  meurtres  de  journalistes  en 2018  et  1.307 assassinats de journalistes au total entre 1994 et 2018 dans le monde. L’impunité  des  crimes  commis  contre  les  journalistes  est  une  menace qui  touche toutes   nos   sociétés », souligne le même message, ajoutant que « cette menace impose une vigilance sans   cesse ».

Les activités marquant la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse à Bujumbura ont été aussi une occasion pour le CNC de remettre un « prix du meilleur journaliste » à une émission-débat de la radio Isanganiro et de faire une visite guidée des réalisations des organisations des professionnels des médias. Le CNC a également procédé à la remise du « Prix Media » à l’issue d’un concours de la meilleure production journalistique 2018, sur « Le rôle des médias face au développement du monde rural ». Le président du CNC, M. Nestor Bankumukunzi a, à cette occasion, souligné que cet évènement a été organisé dans le but d’honorer les journalistes et les médias qui servent d’exemples à leurs paires, dans l’exercice d’un journalisme de qualité.

Les prix ont été ainsi distribués aux trois meilleures productions de la télévision, aux trois premiers de la catégorie radio et aux trois premiers de la presse écrite. M. Bankumukunzi a profité de cette occasion pour exprimer ses profonds remerciements à tous les partenaires qui ont permis de rendre disponibles ces prix. « En cette journée mondiale de la presse et à la veille des élections au Burundi, j’appelle les médias à être de grands témoins qui aident les décideurs à prendre des décisions appropriées aux préoccupations des populations », a-t-il recommandé.

Selon toujours le président du CNC, la liberté des journalistes ne sera réelle que lorsque ceux pour qui ils travaillent, les burundais du monde rural surtout, auront amélioré leurs conditions de vie. Il a, en fin, remercié certaines personnes morales pour les sponsors accordés, à savoir l’ambassade de France au Burundi, l’ambassade de la République populaire de Chine au Burundi, l’ONG Search for common ground, Star Times, BRARUDI, OTB, Imena et l’Association Umutima.

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