BUJUMBURA, 26 nov (ABP) – La justice burundaise a arrêté samedi quatre officiers militaires en retraite soupçonnées d’être parmi les auteurs dans l’assassinat du président burundais Melchior Ndadaye, le 21 octobre 1993.

Le procureur général de la République, M. Sylvestre Nyandwi (photo), a déclaré dans un point de presse qu’il ne pouvait pas révéler leurs noms pour des raisons d’enquête même si ces noms circulaient sur les réseaux sociaux.

Nyandwi a dit que des poursuites ont été engagées dans le passé contre certaines personnes impliquées dans ce crime mais qu’il s’est avéré qu’ils étaient des exécutants.

Le procès reste toujours pendant à la Cour suprême puisque le pourvoi en cassation formé contre un arrêt rendu relativement à ces faits est resté jusqu’ici sans réponse.

D’après le procureur général de la République, le ministère Public réitère sa demande pour que la Cour suprême vide cette saisine.

Il a précisé que le ministère Public a par après eu connaissance des personnes qui seraient impliquées dans ce coup qui n’ont pas été poursuivies.

En vue de combattre l’impunité dans le pays, un dossier a été  ouvert à charge des quatre militaires arrêtés ce 24 novembre et d’autres personnes qui sont encore recherchées (civils et militaires). Quand les enquêtes seront terminées, le dossier sera fixé devant la juridiction compétente pour jugement afin qu’aucun burundais ne puisse commettre un crime dans l’impunité, a martelé M. Nyandwi.

Il a rassuré que les garanties d’un procès équitable seront offertes aux prévenus arrêtés, notamment les droits de la défense.

Il a lancé un appel à toute personne qui détiendrait une information sur cet assassinat, de la confier au parquet général de la République pour que la vérité éclate au grand jour et que justice soit faite.

A la question de savoir pourquoi la poursuite judiciaire contre ces personnes  résidant au Burundi est engagée 25 ans après les faits, le procureur général de la République a répondu que la justice prend son temps et que les infractions pour lesquelles elles ont été arrêtées ne sont pas encore prescrites.

A la question de savoir s’il n’y a pas risque que l’ouverture de ce dossier entache la réconciliation au Burundi, M. Nyandwi a dit que les burundais réclament plutôt la justice et que c’est plutôt cette justice qui va consolider l’unité et la réconciliation. De plus, il ne peut y avoir de climat malsain quand la justice poursuit des auteurs des crimes. Au contraire, le climat était malsain parce que ces gens n’étaient pas poursuivis.

Répondant à la question de savoir pourquoi le dossier n’a pas été mis à la Commission vérité et réconciliation (CVR), M. Nyandwi a souligné que la CVR n’a pas été mise en place pour empêcher la justice de fonctionner.

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