BUJUMBURA, 17 jan (ABP) – L’Assemblée nationale a adopté presque à l’unanimité mercredi à Bujumbura le projet de loi fixant la capitale politique à Gitega (centre du Burundi) et la capitale économique à Bujumbura (ouest). Sur 109 voix des députés présents et ceux qui ont envoyé des procurations, 108 voix ont voté pour et une voix a voté contre, a-t-on constaté sur place.

Pour le moment, la capitale du Burundi, qui joue en même temps les rôles de capitale politique et capitale économique se trouve à Bujumbura (ouest du Burundi), à côté du lac Tanganyika, à la frontière avec la République Démocratique du Congo.

Le ministre de l’Intérieur, de la Formation patriotique et du Développement local, M. Pascal Barandagiye (photo), a expliqué, dans l’exposé des motifs, que le projet de transfert de la capitale politique du Burundi vers le chef-lieu de la province Gitega (centre du Burundi) est primordial. Il s’agit d’après lui de  la concrétisation de la volonté politique des autorités politiques depuis l’accession du Burundi à l’indépendance, le 1er juillet 1962.

Les différentes Constitutions du pays stipulaient que la capitale du pays est fixée à Bujumbura mais qu’elle peut être transférée en tout autre lieu de la République (l’article 4 de la Constitution du 20 novembre 1981 et l’article 5 de la Constitution du 18 mars 2005). La Constitution promulguée le 7 juin 2018 stipule à l’article 9 que « la capitale du Burundi est fixée à Bujumbura. La loi peut la transférer en tout autre lieu de la République ou séparer la capitale politique de la capitale économique ».

Le projet de séparer les deux capitales a été entre autre motivé par le souci de rapprocher l’administration des administrés puisque Gitega est situé au centre du Burundi. Cela réduit les distances qui étaient parcourues par ceux qui habitent les coins les plus éloignés dans le but d’accéder aux services publics à Bujumbura.

Les députés en plénière

De plus, les autorités politiques ont réalisé que ce n’est pas bon de concentrer les intérêts stratégiques, politiques et militaires du pays dans un seul endroit. Car il y a risque d’enregistrer trop de pertes en cas de catastrophe en cet endroit. Cette séparation des deux capitales permet en outre une déconcentration de la ville de Bujumbura qui est exposée à l’exode rural, au chômage et à la criminalité et où beaucoup de gens logent dans la rue, a précisé le ministre Barandagiye.

Le président de l’Assemblée nationale, M. Pascal Nyabenda a déclaré que les députés adhèrent à ce projet. Il a demandé cependant que la mise en œuvre de cette décision soit progressive pour qu’on ne pas bousculer les gens.

Le ministre Barandagiye a fait savoir que le centre-ville de Gitega regorge de buildings administratifs et autres bâtiments appartenant à l’Etat qui pourront abriter certains services qui vont déménager vers Gitega. Il a indiqué que les moyens nécessaires pour le déménagement dans l’immédiat de cinq ministères  (de l’intérieur, de l’agriculture et de l’élevage, de l’éducation, de la planification et de la bonne gouvernance) sont disponibles. Le gouvernement prévoit d’achever la mise en œuvre de cette mesure dans trois ans.

Au sujet de la préoccupation de certains députés qui estiment que le déménagement des travailleurs qui vivaient à Bujumbura va déstabiliser économiquement les ménages compte tenu de faibles salaires des fonctionnaires de l’Etat, le ministre Barandagiye a indiqué qu’un fonctionnaire de l’Etat peut exercer ses fonctions dans n’importe quelle région du pays et que lui-même a travaillé dans plusieurs provinces du pays en précisant que Gitega est situé à seulement 100 km de Bujumbura. Ce qui signifie que les fonctionnaires n’auront pas de difficultés de déplacement d’autant plus que les transporteurs ont commencé à s’organiser pour répondre à cette demande.

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